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Démagogie cosmétique...

... ou ces grands "hommes" qu'on assassine ! (Et s'il n'y avait qu'eux !)

"Quand il a acheté ici, il y a vingt-cinq ans, c'était une résidence de luxe."
À propos d'un habitant de Clichy-sous-Bois (93), France 3, Pièces à convictions, 18.10.2010

Ce qui suit résume parfaitement le marasme qui frappe ce qu'on appelle tantôt "les banlieues", tantôt "les cités" voire (cf. Fadela Amara) "les quartiers", tout un ensemble d'euphémismes visant à ne pas trop nommer la chose, cette chose qui tourne en rond et dont personne ne semble en mesure de venir à bout. Le fait est qu'on a l'impression d'un "perpetuum mobile", d'un mouvement perpétuel, quand on veut bien se souvenir des échauffourées qui ont enflammé la banlieue lyonnaise dans les années 80, et quand on se souvient aussi des premières marches des Beurs à travers la France (1983). C'est aussi de cette époque que datent les premières destructions de barres et de tours, dont on nous promettait (les destructions) monts et merveilles. Et puis, on a vu que tout ça n'avait servi à rien, que l'on se contentait de casser un thermomètre en croyant faire tomber la fièvre : les cités sensibles d'antan étaient restées "sensibles" et avaient même fini par faire des petits...

On constate, en effet, que des cités où il n'y a ni barre ni tour sont devenues "sensibles" (autre euphémisme cher au monde de la presse ; il faut dire que le jargon administratif s'était enrichi d'un nouvel acronyme : Z.U.S. comme zone urbaine sensible) ; je pense au triangle Evry-Courcouronnes-Corbeil-Essonnes (91), à Villiers-le-Bel (95), où j'ai vécu dix ans, ainsi qu'à certains quartiers de Strasbourg que je connais bien (cf. Kronembourg, Hautepierre). À Hautepierre ou Villiers-le-Bel, aucune tour Rimbaud, Balzac, Renoir, Colette ou Debussy à détruire, et pourtant !

Question : et si le mal des banlieues ne venait pas des tours ou des barres HLM (à Clichy-sous-Bois, le Chêne Pointu est une copropriété privée, à l'instar de la Commanderie, à Nogent-sur-Oise, deux ensembles qui ont défrayé la chronique.) mais d'un réel et dramatique manque d'imagination ?

À ce propos :

banlieue

 

Pauvres Molière, Rimbaud, Ravel, Presov, Debussy, Renoir, Balzac...

hlm

Toujours la même antienne : "C'était valorisant d'y habiter", se souvient Rabah... Équipés de baignoires et de balcons, les 74 logements offraient un confort enviable pour l'époque. Mais au fil des ans, l'immeuble a perdu de son attrait. "C'est comme pour toutes les cités de banlieue, une trop grande concentration de personnes (?!), un basculement dans la pauvreté, l'insalubrité, la délinquance...", note un commerçant du quartier. Celle qui avait fait la fierté de la ville n'est plus qu'une verrue dans le paysage qu'il faut rayer de la carte...  (...) Lynda et sa fille font partie des 556 familles sur les 900 à reloger qui l'ont été à ce jour. Elle ne cache pas sa déception : "On nous a annoncé que l'immeuble allait être détruit, qu'on serait relogé et qu'on serait gagnant. C'est faux. Ils n'ont fait que densifier les autres quartiers, ce qui aggrave encore plus la situation. Et puis, fini la vue sur le parc et les aires de jeux. Maintenant, on a vue sur le voisin et on est encerclé de béton..."

Question : suffit-il de faire imploser du béton pour faire tomber la fièvre des incivilités et des violences urbaines ? Parce que depuis le temps que l'on casse du béton, en gros, depuis une trentaine d'années, bien des villes seraient devenues des havres de paix...

Ci-dessus, il était question de la Tour Molière, devenue une verrue fort disgracieuse. Là, c'est le quartier des musiciens, toujours aux Mureaux :

mureaux

 

Problème : si c'est la hauteur des immeubles qui est la source des ennuis, j'ai quelque mal à comprendre pourquoi, ici, au quartier des musiciens, on parle de tensions sociales, avec des tours deux fois moins hautes que la tour Molière ! Ou alors il va falloir détruire tout immeuble de plus d'un étage, parce qu'à Strasbourg-Hautepierre, par exemple, qui serait devenue une cité sensible, mais que j'ai connue fort calme, dix années durant (1976-1987), il me semble qu'aucun immeuble ne dépasse les cinq étages. Est-ce que, par hasard, on ne se tromperait pas de cible en nous bassinant, par exemple, avec les mêmes poncifs éculés ?

Exemple : (Le Parisien, mentionné plus haut) : "Le manque de formation conduit à la précarité et c'est ainsi que Mehdi, 27 ans, en délicatesse avec la justice, deux mètres de haut, vit encore chez ses parents, avec le RMI..."

"Le manque de formation conduit à la précarité...", non mais sans blague ! Ne vaudrait-il pas mieux dire que l'indigence intellectuelle de certaines familles a lourdement grevé l'avenir de leurs enfants sur le plan scolaire, avec la cascade classique des disqualifications : échec scolaire - pas de diplôme - formation professionnelle inexistante - pas d'emploi - pas de revenus conséquents - déchéance sociale - dépendance vis-à-vis des parents - déconsidération au regard de l'entourage, etc. ?

Lu, sur le site de La Croix, un intéressant article de Philomène Bouillon, datant de 2004 : La Courneuve voit ses barres tomber... Les mises en exergue sont de mon fait et vont appeler quelques commentaires.

Deux nouvelles barres de la cité des "4000" à La Courneuve doivent être détruites mercredi 23 juin. Entre nostalgie et relogement, les habitants racontent.

Francis Lefèvre a vécu de mai 1974 à novembre 2002 au neuvième étage de la barre Ravel. Pendant vingt-neuf ans, cet homme a connu les bonheurs et malheurs de ce quartier des «4000», une cité à la réputation parfois difficile de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Mercredi 23 juin, il dira au revoir à ce mastodonte mythique, ainsi qu’à un autre, l’immeuble Presov, dont les démolitions simultanées par 800 kg d’explosifs surviendront à 13 h 01 précises, diffusion au journal télévisé oblige.

«La barre Ravel, c’était le paradis des 4000 !», aime répéter Francis Lefèvre. «Au début que j’y vivais il y avait des massifs fleuris, des arbres. L’ensemble était bien entretenu (1). C’était très bien, j’étais heureux. Petit à petit les détritus ont remplacé la verdure, et l’état de l’immeuble s’est considérablement dégradé» (2), détaille ce père de deux enfants, divorcé et au chômage (2a). Comme 1.400 autres personnes, il a été relogé non loin de Ravel : «Après plusieurs propositions, j’ai accepté un appartement en centre-ville, un petit immeuble très agréable (3a)», confie Francis (1b), heureux de son sort. Nostalgique ? «Non, répond-il. J’ai eu plus d’émotion lorsque j’ai dû quitter la barre Debussy, démolie aux 4000 en 1986 avant que je ne m’installe à la barre Ravel. J’aimais la qualité de vie qui y régnait et la solidarité entre voisins (1c).»

Car les barres jumelles Ravel et Presov, hautes de quinze étages, longues de 165 mètres et pesant 33.000 tonnes chacune sont les troisième et quatrième immeubles qui s’affaisseront mercredi. En 1986 et 2000, les barres Debussy et Renoir avaient déjà connu le même sort. «Pour nous, la vie à Presov c’était une vraie prison (2b)», se souvient, moins attendrie, Marie-Myrtho Alix, une autre ex-locataire du neuvième étage. «Nous vivions à cinq avec trois enfants dans un appartement de cette barre, il y avait toujours des incendies (2c). On ne sortait jamais tous en même temps par peur des vols et les ascenseurs n’étaient pas sûrs (2d). Et monter neuf étages à pied avec des courses a été une vraie galère», décrit Marie-Myrtho, relogée avec sa famille fin 2002 dans «un immeuble de six étages très bien (3)» à côté de la mairie de La Courneuve.

«Le relogement de toutes ces familles n’a pas été simple mais tout a été bouclé en trois ans et demi», se félicite Laurence Lefebvre, chef de projet au Pact Arim 93 (programme d’action contre les taudis – association de restauration immobilière), une association départementale née en 1954 qui travaille pour l’amélioration de l’habitat des familles les plus modestes (3b). Depuis juillet 2000, Laurence Lefebvre s’occupe du relogement de 500 adultes et 800 enfants, soit environ 360 familles (3c) qui vivaient jusque-là dans les barres Ravel et Presov, avec de faibles ressources (3d). 90% des familles ont été relogées à La Courneuve, dans des logements proposés par l’office HLM de la ville qui gère l’habitat des «4.000».

Pour cette vaste opération, le Pact Arim a rencontré chacune des familles afin de monter des dossiers de relogement. «Les habitants avaient dû choisir entre une réhabilitation des immeubles ou une démolition. Ils ont voté à 70% pour la démolition (4)», rappelle Laurence qui a rédigé un bilan très complet sur la situation des familles. «25% des familles relogées ont plus de quatre enfants. Un record en France quand on voit que la moyenne nationale des familles de plus de quatre enfants est de 3% ! (5/3b)» Elle se rappelle aussi ce «cas particulier», un couple de personnes âgées qui a mis du temps à accepter un nouveau logement : «Le mari était atteint de la maladie d’Alzheimer, il se faisait raccompagner chez lui par ses amis du quartier. Il avait ses repères sur place. Après quatre propositions, nous les avons relogés au Mail de Fontenay, une autre barre proche qui a été réhabilitée (6)», raconte Laurence.

Le grand ensemble des 4000, composé de nombreuses barres HLM, a été construit dans les années 1960 par la Ville de Paris. En 1984, l’Opac de Paris a cédé ce patrimoine à l’office HLM de La Courneuve. Un type d’habitat «qui a très mal vieilli» (7), selon le Pact Arim. «Les conditions de vie y étaient tellement difficiles que la convivialité avait disparu et la mixité sociale aussi», décrit encore Laurence. Et pour cause, les parties communes étaient le plus souvent sales et souillées d’urine, les ascenseurs constamment en panne (8). La venue de squatteurs, dont certains abusés par des marchands de sommeil qui extorquaient des sommes énormes à des familles en désarroi (9), avait achevé de faire de cet ensemble un lieu de vie difficile pour tous.

En 1996, la Ville de La Courneuve et l’office HLM avaient ainsi confié au Pact Arim 93 une mission de relogement des habitants de la barre Renoir sur une durée de trois ans. L’association a été renouvelée dans son contrat pour Ravel et Presov. Partenaire de l’opération, la préfecture de Seine-Saint-Denis a également proposé en priorité aux locataires de Ravel et Presov tous les logements de son contingent sur La Courneuve et sur les autres communes demandées par les locataires. «Notre travail n’a pas seulement consisté à déplacer des personnes pour les reloger, résume Philippe Darteil, président du Pact Arim 93. Nous avons réalisé un véritable accompagnement social, notamment pour un quart des familles qui avaient des dettes de loyers» (10).

(1)  La barre Ravel, c’était le paradis des 4000 ! ... Au début que j’y vivais il y avait des massifs fleuris, des arbres. L’ensemble était bien entretenu. Ce discours, on le retrouve partout : avant, c'était bien ! On pense à  La Commanderie, cité ultra-sensible de Nogent-sur-Oise (60) ; reportage de Christophe Nick pour Envoyé Spécial, France 2 : on venait de toute la région pour se faire photographier devant les parterres de fleurs de La Commanderie.

(1b) Francis... Entre nous, la probabilité de tomber sur un "Francis" et non pas un Coulibaly ou Mohammed était plutôt mince, non ? À moins que le prénom n'ait été modifié !

(1c) J’aimais la qualité de vie qui y régnait et la solidarité entre voisins... Ben oui quoi ! Une grande barre d'habitations, ce n'est pas le bagne, surtout pour ceux qui ont connu le fameux bidonville de Nanterre, et qu'on a transbahutés, sans autre forme de procès, du bidonville à l'appartement moderne, sans le moindre mode d'emploi : "voici votre nouvel habitat, débrouillez-vous !".

(2) Petit à petit les détritus ont remplacé la verdure, et l’état de l’immeuble s’est considérablement dégradé...

Et voilà : détritus, dégradations..., non pas par la faute du béton, mais tout bonnement du fait des habitants eux-mêmes. Ici, comme ailleurs, les parterres de fleurs ont disparu, des tags ont couvert les murs, les ascenceurs se sont mis à dysfonctionner, pas tout seuls, évidemment ; on les a un peu et même pas mal aidés !

(2a) Détaille ce père de deux enfants, divorcé et au chômage... Encore un invariant, que l'on retrouve partout : des pauvres, souvent des paysans (notamment africains) ; normal : peu formés, souvent illettrés, voire analphabètes,  le chômage les frappe bien plus durement que d'autres. Et ce chômage-là n'est pas une cause, mais une conséquence.

(2b) Pour nous, la vie à Presov c’était une vraie prison...
Les mêmes qui trouvaient l'endroit paradisiaque au début ! Comme quoi, paradis ou enfer, c'est bien le contenu plutôt que le contenant qui fait la différence, à savoir que les gens ont souvent tendance à modeler leur habitat à leur image, et il n'y a pas que les gens : on pense au castor ou à l'éléphant, excellents bûcherons !

(2c) Y avait toujours des incendies... Au bidonville de Nanterre, les incendies furent nombreux et meurtriers ! Il faut croire que certains en avaient la nostalgie !

(2d) On ne sortait jamais tous en même temps par peur des vols et les ascenseurs n’étaient pas sûrs... Les ascenseurs ne marchaient pas, pour preuve qu'il y en avait, alors même que des milliers de constructions relativement anciennes ne comportaient ni ascenseur ni salles de bains. Pour mémoire, les premières destructions d'immeubles commencent au milieu des années 80, comme nous le verrons plus bas.

(3) Un immeuble de six étages très bien...

(3a) Un petit immeuble très agréable... Ça, c'est le résultat final, après le déménagement : un petit immeuble agréable, comme la grande barre ou tour au début, une vingtaine d'années plus tôt ? Et agréable jusqu'à quand ?

(3b) Pact Arim 93 (programme d’action contre les taudis (association de restauration immobilière), une association départementale née en 1954 qui travaille pour l’amélioration de l’habitat des familles les plus modestes... Le programme d'action contre les taudis était déjà là en 1954 ; normal, neuf ans après la fin de la Guerre ! Le problème est que ce même programme intervienne encore aujourd'hui, mais sur les constructions neuves qu'il a promues en remplacement des premiers taudis ! À se demander si l'on ne tourne pas en rond !

(3c) 500 adultes et 800 enfants, soit environ 360 familles... Petit calcul : 1300 personnes, 360 familles, soit 3.6 personnes par famille, disons quatre, et ce n'est qu'une moyenne !

(3d) ... qui vivaient jusque-là dans les barres Ravel et Presov, avec de faibles ressources... Faibles ressources mais 3,6 personnes par famille.

(4)  Ils ont voté à 70% pour la démolition... Si je comprends bien, ceux-là mêmes qui ont dévasté leur habitat vont se voir encouragés à récidiver... ailleurs ?! Puisqu'on leur en offre la possibilité sous la forme d'une consultation (démocratique)... Si ce n'est pas de la démagogie, ça y ressemble terriblement !

(5/3d) 25% des familles relogées ont plus de quatre enfants. Un record en France quand on voit que la moyenne nationale des familles de plus de quatre enfants est de 3% ! Plus de quatre enfants par famille (soit, dans l'idéal, une chambre à coucher pour les parents et une chambre pour chaque enfant, en prévision de l'adolescence...), et avec de faibles ressources, comportement typique des paysans, notamment en Afrique, où l'on considérait  et considère encore qu'une nombreuse marmaille était une forme d'assurance-vieillesse. Question : pourquoi et comment a-t-on entassé tant de paysans en pleine ville ?

(6) Une autre barre proche qui a été réhabilitée... On imagine le coût faramineux d'une "tabula rasa" consistant à tout raser pour reconstruire autre chose, juste pour faire joli, et ce, une vingtaine d'années à peine après les nouvelles constructions !

(7) Construit dans les années 1960 par la Ville de Paris... En 1984, l’Opac de Paris a cédé ce patrimoine à l’office HLM de La Courneuve. Un type d’habitat "qui a très mal vieilli"... Ce que l'on ne sait pas toujours, c'est que même les banlieues  modernes ont fonctionné comme des "lieux du ban", notamment du point de vue parisien, où elles ont servi de réceptacle pour toutes sortes de populations dont on n'avait probablement pas voulu en plein Paris, on pense à tous ces ouvriers illettrés voire analphabètes que l'industrie (Renault, Peugeot, etc.) a fait venir par charrettes entières d'Afrique. Détail intéressant : passage de témoin en 1984, premières destructions deux années plus tard.

(8) Les conditions de vie y étaient tellement difficiles que la convivialité avait disparu et la mixité sociale aussi... Et pour cause, les parties communes étaient le plus souvent sales et souillées d’urine, les ascenseurs constamment en panne... La convivialité avait disparu... Il faut dire que la migration d'une partie de la population (ceux qu'on appelle par euphémisme "les classes moyennes") avait commencé, ce qui allait conduire à la ghettoïsation, notamment par des paysans africains venus se vendre comme main d'oeuvre taillable et corvéable à merci.

(9) La venue de squatteurs, dont certains abusés par des marchands de sommeil qui extorquaient des sommes énormes à des familles en désarroi... On aurait aimé en savoir plus sur les "marchands de sommeil", dont l'immense majorité sont de la même origine géographique que leurs victimes, d'ailleurs ! Quant aux sommes énormes, on croyait que ces gens étaient fauchées !

(10) Un quart des familles qui avaient des dettes de loyers... Question : si ces gens n'ont pas les moyens de payer leur loyer dans  la tour détruite, comment vont-ils pouvoir le payer dans le petit immeuble ?

 

Quand l'homme de l'art assimile démolition et terrorisme social

Philippe Hamelin, paysagiste, conception espaces verts du quartier des Clos 2003-2009.

C’est vrai qu’on n’était pas là pour préserver, mais le fait de totalement imploser comme ça… Par exemple, on pensait qu’il aurait été mieux de déconstruire, petit à petit. Le deuil se serait fait de manière plus cohérente, plutôt qu’une implosion violente comme si c’était un coup de fusil sur quelqu’un ! (…) Au début Bernard Paurd ne voulait pas répondre à cet appel d’offre. Nous n’étions pas favorables à ce type de démolition, au fait de tout démolir. Il y travaille depuis plus de vingt ans ! Il a quand même qualifié avec Patrick Germe une des grandes barres au sud avec les grandes fenêtres. Il était donc plus dans une logique de réhabilitation. Lorsque nous sommes arrivés en 2003, c’était deux ans après l’attentat du 11 septembre ! Nous avons demandé à notre maître d’ouvrage en arrivant pourquoi avoir choisi la démolition par implosion ? Ce qu’on critique chez les terroristes qui démolissent par explosion un bâtiment, nous on va le faire de la même manière avec des gens qui vivaient dedans juste avant. On va exploser un bâtiment ! Le fait de l’exploser, c’était vraiment une annulation totale, du dynamitage, du terrorisme presque social. Je ne sais pas si vous voyez.
 

Revue de presse

... Sait-on vraiment ce qu'on détruit lorsque l'on rase une barre HLM ?...

 

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Ils ne voulaient pas qu'on démolisse leur vieille barre HLM. Pas comme ça !
 

 

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Caractère répétitif et lancinant de leur vie circulaire... De là à tout vouloir raser...

 

Il faut dire que les implosions d'immeubles ne datent pas d'hier... (Source INA, 16.02.1986 ; 16.06.1994).


Il y a trente ans, on détruisait déjà, et ça continue !
courneuve courneuve
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implosion

Trois petites tours...

 

Et, pendant ce temps...

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Et, par ailleurs...

logement

 

logement

 

Comme une impression de marcher sur la tête !

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Et pendant qu'ici ou là, on distrait la population à coups de séances d'implosion d'immeubles filmées en direct pour le Journal télévisé de 13 heures, ailleurs, on remet à neuf des constructions datant quasiment du début du siècle soit de vingt à quarante ans plus vieilles que ces barres et tours vouées aux explosifs. Pourtant, contre la ghettoisation, qui a conduit aux destructions massives là, des solutions existent, consistant, comme ici, à relever sensiblement le Q.I. des habitants... Facile ! Il y a tant d'étudiants non logés... Alors, imaginons une cité pleine d'étrangers, et qui serait aussi l'une des plus sûres de France...

 

cite universitaire

 

On accède à la Cité Internationale Universitaire de Paris par le Boulevard Jourdan, entre la Porte d'Orléans (métro, ligne 4) et le RER (Cité Universitaire, RER B). J'ai réalisé les photos qui suivent au cours d'une après-midi d'octobre (2010). Il faut reconnaître que l'endroit a quelque chose de dépaysant. Nous lui consacrerons un plus long développement. Et malgré l'âge de la cité, ici, personne ne parle de démolition !

 

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Ailleurs, là où l'on a entassé les ouvriers et paysans illettrés par dizaines de milliers, avec quarante ou cinquante nationalités, on parle de saturation, de seuil de tolérance. Ici, on dépasse les cent trente nationalités sans que cela ne pose le moindre problème.

 

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À la Cité Universitaire Internationale de Paris, pas de brigades de CRS en stationnement, pas de rondes de policiers ou de gendarmes, pas de voitures incendiées, pas de caillassages de policiers ou de pompiers, pas de viols collectifs  ou de tournantes, pas de guetteurs protégeant le trafic de drogue..., et pourtant, 75% d'étrangers, dont beaucoup d'Africains, et plus de nationalités  (> 130) que dans toutes les villes de banlieue réunies ! Un début d'explication ? Ici, tout le monde ou presque détient un diplôme universitaire égal voire supérieur à BAC + 4 !


Conclusion : si, dans les années 50 et 60, on avait eu l'intelligence de réserver l'habitat social urbain à des citadins (= gens de la ville) et non à des paysans illettrés voire analphabètes [l'exode rural, notamment celui généré par le Tiers-Monde, est un des phénomènes les mieux étudiés par les sociologues, démographes, économistes...], en prenant soin d'installer de jeunes actifs (étudiants, artistes, créateurs d'entreprises...) au milieu des autres habitants, on n'en serait pas, aujourd'hui, encore et  toujours embarqué dans cette politique affligeante de dynamitage d'immeubles. Tant il est vrai que les étudiants n'ont pas la réputation de saloper leur habitat.
 
Moralité ? Et si, au lieu de détruire bêtement des barres et des tours, on faisait en sorte de relever sensiblement le Q.I. des habitants de ces cités, en y installant un contingent conséquent d'étudiants et de jeunes actifs. Le fait est que, depuis plus de trente ans que l'on y détruit du béton, rien ne change réellement, tout simplement parce que le béton n'est pas auto-dégradable, les ascenseurs non plus, et les urines, restes alimentaires,  motos démontées, seringues, etc., traînant dans les couloirs, les escaliers  ou dans les caves n'arrivent pas là tout seuls. Il est par ailleurs indéniable que la ghettoïsation, amorcée par l'arrivée massive, en ville, de paysans déracinés (notamment africains), surtout en raison de l'énorme contingent d'adolescents désoeuvrés, se poursuit inexorablement.

Harry Roselmack en immersion pour TF1 à Villiers-le-Bel (24 novembre 2009), ville où j'ai, moi-même, vécu durant dix ans (1987-1997). Pour conclure son reportage, Roselmack a un réflexe - intelligent - de sociologue plus que de journaliste : il va questionner un agent immobilier, qui va lui révéler quelque chose sous la forme d'un scoop (pour mémoire : au bout de l'avenue Carnot, le plus haut immeuble du quartier, avec ses onze étages, lors d'une assemblée générale des copropriétaires, où je représentais ma soeur, co-propriétaire, j'étais le seul et unique "Noir".) : "les autochtones sont en train de vendre...". En bon français : Villiers-le-Bel est en train de se vider de tous ses indigènes "blancs" !

Question : la faute à qui ?


       
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