Mon école sous les miradors |
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C'est le genre de nouvelle qui déclenche toujours une avalanche de commentaires : des vigiles pour remplacer des femmes de service dans une cantine scolaire. Branlebas dans le Landerneau médiatique. Et bien évidemment, sur les forums en ligne, on n'avait que l'embarras du choix. Comme le premier spécimen ci-dessous, que j'ai trouvé particulièrement stupide. Les passages en exergue sont de mon fait.
Source : nouvelobs.fr (...) Les syndicats du personnel communal refusent la décision de la mairie et demandent du personnel supplémentaire pour encadrer la cantine. Ils vont également étudier la validité de la décision du conseil municipal. Reste maintenant à savoir, si en septembre, les agents de sécurité qui surveilleront les enfants à la cantine seront armés de tasers pour ramener le calme quand quelques chenapans décideront de tester leur "professionnalisme"… Dans la même continuité, la mairie pourra envisager, très rapidement, de remplacer les accompagnants des bus scolaires par des maîtres-chiens, le personnel éducatif par d’anciens militaires et, cerise sur le gâteau, pour les sorties scolaires de fin d’année, de recommander aux enseignants la visite d’un centre éducatif fermé. Fin de citation
Rappelons, en passant, que cette nouvelle intervient quelques jours après un meurtre commis à la sortie d'un collège par un adolescent sur une adolescente, les parents de la victime ayant décidé de porter plainte contre l'établissement scolaire pour manquements à ses obligations. Mais il faut croire que les idéologues de l'Internet ont une mémoire plus que volatile, puisque les mêmes, ou à peu près, qui tancent l'incurie de l'Education nationale, ici, sont les premiers à s'émouvoir d'un surcroît de discipline là... Mais bon. Autre présentation du problème, notamment avec le point de vue des femmes évincées ainsi que de quelques parents d'élèves.
Source : europe1.fr Remerciées après des années de service, les "tatas", comme elles sont surnommées à l’école, pensent qu’il s’agit de représailles. "C’est de la tristesse par rapport aux enfants. On est écœurées, on nous met à faire du ménage pour tout remerciement, en disant qu’on est vieillissantes, usées", explique l’une d’elles au micro d'Europe 1. D'après cette employée, la décision du conseil municipal aurait été motivée par un récent mouvement social : "on prend ça comme une représaille au fait qu’on ait fait grève en février pour réclamer la régularisation de nos contrats". Un message qui n’est pas passé auprès du maire de cette commune d’un peu plus de 11.000 habitants, qui préfère se débarrasser de ces sept femmes, selon lui incapables d’assurer la sécurité de 400 enfants pendant l’interclasse. "Je ne veux pas gérer un jour une crise et un drame qui pourrait arriver, où tout le monde me dirait 'M. le Maire, vous n’avez rien fait'", argumente-t-il. "Le fait de dire que ce sont de gros bras, l’armée, je pense que c’est largement exagéré", estime Jean-Pierre Bertrand, élu sans étiquette. "Elles connaissaient bien les enfants" Du côté des parents d’élèves, la mesure est loin de satisfaire. "Nous sommes scandalisées. On avait des tatas qui connaissaient bien les enfants, qui étaient très réactives", explique ainsi une maman. "Ca ne mérite pas un tel déploiement de sécurité", ajoute-t-elle. J'ai bien aimé le "elles connaissaient bien les enfants.", ou le "elles étaient très réactives.". J'avais pourtant cru comprendre que c'est précisément parce qu'il ne les trouvait pas trop réactives que le conseil municipal du coin a décidé de prendre les mesures qui s'imposaient. Et voilà que je tombe sur un reportage à la télévision, dans le cadre du journal de 13 heures de France 2 (30 juin 2011), qui commence par une présentation par le maire de la situation, le tout sur la base d'un gros cahier contenant des signalements d'incivilités commises par les enfants lors des repas pris à la cantine. Le reportage se poursuit par une visite de la cantine et des interviews avec des membres du personnel ainsi que des parents d'élèves.
Et là on se dit : "Ah, quand même !" Un bon reportage, qui nous change des mauvaises habitudes modernes, notamment sur Internet, où n'importe qui peut dire n'importe quoi et avoir un avis sur tout sans jamais rien vérifier et en usant volontiers de l'hyperbole : vigiles, gros bras, tontons macoutes, maîtres-chiens, centre éducatif fermé, etc., et pourquoi pas goulag, miradors, camp de concentration ? D'abord, contrairement à ce qui est raconté ici ou là, les "tatas" ne perdent pas leur travail mais sont affectées ailleurs. Mais par ailleurs, on appréciera l'inconséquence et l'irresponsabilité de la porte-parole des cantinières, qui parle de violences d'enfants par opposition aux violences de rues ; du reste, la journaliste utilise le verbe "minimiser" : "je te pousse, tu me tapes, je te mets un coup de poing...", et tout ça ne serait pas grave ! C'est quand même dingue d'entendre des choses pareilles dans la bouche d'un(e) adulte, et en milieu scolaire de surcroît ! En tout cas, voilà qui est venu démontrer de la manière la plus éclatante le bien-fondé de la démarche du conseil municipal. Mais il y a presque plus grave, quand on regarde bien les images, notamment celle-ci : Nous voici dans la cantine, où les enfants (niveau maximum : cours préparatoire) font la queue, un plateau à la main, avant d'être servis. Et là, on a un gugusse qui veut épater ses petits camarades, en se livrant à une pirouette sur une seule main. Et, visiblement, personne ne semble se préoccuper de la chose. Je suppose que s'il fait ce numéro, à cet endroit-là et à ce moment-là, c'est qu'il sait, par habitude sans doute, qu'il ne risque pas d'être réprimandé. Et là, je me dis : "Incroyable !" Imaginons, une seconde, qu'il se loupe, que le bras ne puisse pas soutenir le corps en l'air, et que la tête heurte violemment le sol, avec les conséquences qu'on imagine : traumatisme crânien, problèmes au niveau des cervicales, voire leur rupture pure et simple, suivie, comme il se doit, d'une paralysie partielle voire (à ce niveau de la colonne vertébrale !) totale du reste du corps voire du décès de l'enfant. Juste incroyable ! Mais ce n'est pas tout ! Pour exécuter ce mouvement, il a fallu que le garnement pose ses deux mains par terre, ce qu'on voit bien dans le reportage. Deux mains qu'il ne va pas laver, et sur lesquelles il y a plein de saletés, notamment des bactéries, comme celles qui ont tué des dizaines de personnes en Allemagne, ou des consommateurs fréquentant des sandwicheries kebab ou autres, tout récemment. Un enfant qui risque de se rompre le cou, qui pose ses mains par terre et qui va manger sans se les être lavées, et personne ne lui dit rien ! In-cro-ya-ble ! Et là, on se dit : "Vivement les Kapos !"
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