Une après-midi dans l'"enfer" de Sevran |
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La ville de Sevran (93) se trouve à un petit quart d'heure de la Gare du Nord, sur la ligne B du RER. Comme je le signale par ailleurs, je connais bien son centre commercial, Beau Sevran, qui a l'avantage de se situer quasiment au-dessus de la Gare de RER, ce qui est fort pratique pour faire des courses en peu de temps. Bon, cela dit, comme cela se produit souvent, en été, on profite des vacances pour lancer les grands travaux ; du coup, les escalators étaient en réfection, moyennant des barrières réduisant de moitié la largeur des escaliers, les transformant en véritables goulots d'étranglement. Je ne vous raconte pas l'interminable attente avant de se retrouver à l'air libre ! Je suis donc parti faire quelques courses à Beau Sevran, au tout début de juillet (2011), par beau temps. Autour du centre commercial, le site n'est pas densément peuplé, contrairement à ce qu'on peut voir un peu partout en banlieue, et comme on peut le vérifier ci-dessous. Bon, c'est pas toujours très glamour, côté urbanisme. Le cinéma qu'on voit là est plutôt glauque ; à cette heure-là, il n'y avait pas un chat, hormis des jeunes assis sur des marches et dégustant de la nourriture sortie d'un kebab tout proche. Pour le reste, rien que du très ordinaire et très classique pour qui connaît la banlieue. Pas mal de petits groupes de jeunes de toutes les couleurs, et des clients qui vaquent à leurs occupations. Bref, business as usual. Et puis il y a ce temple de la consommation avec toujours plein de monde, et dont on trouve des milliers d'exemplaires en France, notamment dans les banlieues, ce qui ne manque pas d'intérêt. Alors, évidemment, le plan d'occupation des sols permet de comprendre qu'il y a plus de place loin des centres-villes. Observons encore que la pauvreté relative de certaines banlieues ne semble pas décourager les grandes enseignes commerciales, une des raisons - et il suffit d'observer la foule dans ces magasins - étant que c'est surtout en banlieue que se concentrent les familles nombreuses. Or une famille nombreuse, ça veut dire plein de produits de consommation courante - nourriture, couches pour bébés, lessive, etc. - à acheter quotidiennement ou presque. Ce centre commercial a un autre avantage, de mon point de vue, c'est le petit carré afro-antillais, dans l'enceinte même de la gare, avec, ô surprise, des prix pas du tout prohibitifs, contrairement à ce que l'on trouve parfois dans des quartiers "africains", ce qui permet de se procurer bananes plantain, ignames et autres patates douces sans devoir parcourir des kilomètres. De fait, les grands centres commerciaux de nos banlieues sont devenus des lieux de villégiature pour les classes laborieuses et les familles. Le fait est que c'est plein d'enfants. Sur les images qui précèdent, on aperçoit un seul vigile en chemisette blanche, ainsi que pas mal de petites boules noires (parfois indiquées par une flèche rouge), autant dire que la vidéo-surveillance est omni-présente autant que discrète. Par ailleurs, en ce début de vacances scolaires, la direction du centre a eu la bonne idée d'organiser des animations, comme ce manège ou cette installation d'escalade où l'on devait prendre son mal en patience dans la file d'attente avant d'y accéder. Et il y a même des fauteuils confortables pour les personnes souhaitant faire une pause. Autant dire que l'endroit n'inspire aucune inquiétude ni angoisse. In fine, il faut bien admettre qu'il y a des endroits de Sevran, cette ville qui a si souvent figuré en bonne place dans les faits-divers, où des familles et plein d'enfants viennent se prélasser sans que l'on aperçoive la moindre bande de loubards, ni le moindre policier ou gendarme. Le fait est que je n'ai pas croisé un seul uniforme ! Alors, c'est quoi cette histoire de casques bleus ? |
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