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Il y a une expression française qui dit : "les bras m'en tombent !"

C'est exactement ça : les bras m'en tombent, en lisant dans le journal et en découvrant de récents reportages sur la ville de Sevran en Seine-Saint-Denis (93).

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Sevran (93) est une ville que je connais un peu, notamment son centre commercial "Beau Sevran", situé juste au-dessus de la gare de RER sur la ligne B. La grande surface s'appelait autrefois "Euromarché", devenu "Carrefour". Un centre commercial comme des milliers d'autres, avec sa cohorte de magasins en tout genre agglutinés autour de l'hypermarché. Quelques vigiles, sans plus. Aucun rideau de fer apparent. Mais partout, ces petites boules noires censées contenir des caméras électroniques.

Observons, en passant, qu'à l'instar de ses alter ego, le centre commercial du Beau Sevran attire moins les voyous que les cités ouvrières du coin, ou alors, les voyous se tiennent à carreau quand ils viennent y faire leurs courses ! On aurait pourtant pu s'attendre à voir ce temple de la grande consommation devenir un lieu d'affrontements de bandes rivales ou de pauvres hères fauchés (on dit que le taux du chômage y est largement supérieur à la moyenne nationale.) obnubilés par tous les produits rutilants qui s'y entassent. Et ce constat vaut pour tous ces grands centres commerciaux situés à la périphérie des grandes métropoles de France et de Navarre (cf. Créteil Soleil, Belle Épine, Vélizy, La Défense, etc.) : pour des centaines de milliers de visites mensuelles, les incidents violents s'y comptent sur les doigts de la main.

Même observation pour les grandes gares parisiennes, dont la Gare du Nord serait la plus fréquentée d'Europe. Pour mémoire : Sevran (93) compte 50770 habitants (source Wikipedia).


Source (fréquentation annuelle) :

Hit-parade de la fréquentation : Gare du nord : 180 000 000 ; Saint-Lazare : 100 000 000 ; Gare de Lyon : 83 000 000 ; Montparnasse 1 et 2 : 50 000 000 ; Gare de l'Est : 34 000 000 ; Austerlitz : 25 000 000.

Maintenant, comparons les statistiques de la délinquance dans les grandes gares parisiennes avec ce qu'elles sont dans certaines villes de France, comme Sevran, le tout rapporté au nombre d'actes de délinquance par tranche de 1000 habitants... Et posons-nous les bonnes questions !


France Soir

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Drogue

Sevran attire des clients de toute l’Ile-de-France : « On vient de Paris et même de Meaux pour acheter ici », assure Alassane (*), 24 ans, qui a lui-même dealé avant de trouver un « vrai boulot ». Il estime avoir arrêté à temps. « Si on fait ça trop longtemps, on ne peut plus revenir en arrière. » Dans le quartier Montceleux, un jeune homme décrit un trafic tenu « par des jeunes de 16 ou 17 ans ». « Ils ont tous grandi ensemble, mais il y a deux groupes, l’un ancien et l’autre nouveau qui se disputent le marché. » L’un des points de deal rapporterait 11000 € par jour, « beaucoup moins qu’aux Beaudottes ». Cet habitant proteste contre l’idée parfois émise selon laquelle toute la cité profiterait du trafic : « C’est de la co.... Ce que les vendeurs gagnent, ça ne paie ni les loyers ni les courses. L’argent part ailleurs. Dans quoi, je n’en sais rien. » (*) Le prénom a été changé.

Et là, qu'on me permette de rire aux éclats ! Parce que j'imagine mal que l'on ait changé le prénom Nguyen en Alassane, par exemple. Parce qu'Alassane veut dire "africain" ! Le fait est que le haschich dealé dans les banlieues françaises vient essentiellement d'Afrique du Nord, même si l'on trouve des pourvoyeurs aux Pays-Bas, eux-mêmes se fournissant abondamment au Maroc ! Dans les banlieues, tout se sait ou presque, par exemple que ce commerce se pratique souvent en famille, et que les familles sont essentiellement marocaines. Je sais qu'Eric Zemmour s'est fait taper sur les doigts, y compris par moi-même, en affirmant à la télévision que les contrôles de police au faciès étaient normaux car justifiés par le fait que la plupart des trafiquants de drogue étaient surtout noirs et arabes. Pour ma part, ce n'est pas cela que je lui ai reproché, mais surtout le fait d'avoir associé la justice et la police dans ses assertions, en laissant entendre que des contrôles au faciès avaient lieu en France, ce dont il n'avait pas la moindre preuve. Quant aux noirs et aux arabes, je ne pense pas avoir livré un scoop en affirmant que le principal lieu de production du haschich commercialisé en Europe était le Maroc ! Il me semble, donc, fort logique que le commerce en question soit organisé par des "insiders", ainsi que le démontrent moult saisies pratiquées au large de Gibraltar voire sur les routes espagnoles par douaniers et gendarmes, sur des bateaux ou des véhicules en provenance du Maroc...


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Gangs

Quelle super vie. Et oui, bienvenue dans une cité, mais rassurez-vous, vous n'êtes pas seuls, c'est pareil partout, dans toutes les cités, les voyous règnent en maitres puisque la police n'a pas le droit de faire respecter la loi comme ils le devraient : Par la force. Sachez que parmi ces habitants pris en otage par les voyous, certains vont devenir fou, il y aura des morts, toujours plus, puisque le gouvernement et les communes ne font rien. Et qui ira voter Le Pen parce qu'ils sont à bout? Ils se moquent bien des conséquences d'un tel vote, pour eux c'est une question de vie ou de mort. Si personne ne fait le ménage, le chaos est proche, vous verrez des milices se former, des jeunes mourir pour des bêtises comme à Marseille, ce retraité qui a pété un plomb n'est que le début d'un longue série, les gens en ont marre d'être les lapins d'un jour de chasse. J'ai moi-même de quoi me défendre dans mon véhicule car je parcours le 93 toute l'année et même en voiture tout peut arriver et s'il faut tuer pour sauver sa peau, il n'y a pas d'hésitation, je préfère être en prison que mort. Chaque action contre les voyous servira d'exemple pour les autres, pour dissuader les jeunes de prendre le mauvais chemin, il faut leur montrer que celui-ci est dangereux.

Voilà donc ce que l'on peut lire dans le journal à propos de cette bourgade de la banlieue nord de Paris : des élèves privés de récré par des tirs dans la cité ; de graves incidents à répétition.

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CRS

Du côté de Montceleux, le jeune Mohamed s’est résigné aux contrôles de police répétés : « J’y ai eu droit cinq fois le premier jour. » Quand les CRS débarquent en début de soirée, à la cité basse, un homme du quartier peste contre ceux qu’ils appellent « les gardes champêtres ». « Le problème, c’est qu’ils nous mettent tous dans le même sac, soupire une maman. Moi, j’ai dû laisser mes enfants de 6 et 14 ans à la maison, seuls, parce que la police m’a emmenée au commissariat pour m’interroger pendant des heures, avec mon aîné de 18 ans. Ils pensaient que je servais de nourrice (NDLR : des personnes qui dissimulent la drogue à leur domicile pour le compte des dealers). » La confiance est loin d’être de mise : plusieurs habitants affirment, exemples à l’appui, que « des policiers n’ont pas su tenir leur langue sur qui les avait prévenus de faits liés au trafic ».

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Ce qu'on peut tirer de tout ce qui précède ?

D'abord que, malgré les actes de délinquance, y compris devant les écoles, il ne semble pas que la municipalité de Sevran se soit convertie aux technologies modernes, comme celle consistant à combattre l'incognito des gangs par la pose de caméras électroniques couplées à des enregistreurs d'images. Ce qui fait que les voyous de Sevran savent qu'ils peuvent se livrer à toutes sortes de trafics, jamais la moindre image tirée d'une caméra ne permettra de les confondre devant un tribunal. Faut-il y voir les résultats de cette idéologie qui veut que d'aucuns placent le droit à l'incognito des voyous au-dessus de la sécurité des écoliers ?

Et comme conséquence de tout cela, voilà que notre bon maire de Sevran, visiblement allergique à la vidéo-surveillance, estime néanmoins qu'un déploiement 24h/24 de "casques bleus" (sic) vaut mieux que la discrète présence de caméras, dont le centre commercial du coin prouve chaque jour l'efficacité, à l'instar de ce que je suggérais plus haut, à propos du réseau RATP-SNCF, dont nous savons qu'il est copieusement équipé de vidéo-surveillance.

Ah, j'oubliais : le maire de Sevran est passé avec armes et bagages du Parti communiste vers Europe-Ecologie-Les-Verts, où il a rejoint quelques idéologues de l'anti-vidéosurveillance, si j'en juge par ce qui suit (magazine de la Ville de Paris, hiver 2007) :

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Réponse caricaturale et inadaptée. Big Brother nous regarde un peu trop... La présence de caméra n'empêche pas les délits, elle les déplace... Ah bon ? Mais si la caméra déplace les délits, c'est bien qu'elle est tout à fait efficace in situ, non ? En attendant ; ci-dessous, des images du Tramway T2, de La Défense à Issy-les-Moulineaux, en service depuis quelques années déjà, et toujours pas le moindre tag ni la moindre dégradation dans les voitures, en raison peut-être (mais certains idéologues me diront qu'elles n'y sont pour rien) de l'omniprésence (bien que fort discrète) des caméras...

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Autre chose ?

 

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"Une caméra ne voit pas tout, et ce qu'elle voit, elle le voit trop tard..." (J.-V. Placé) Mais "dès qu'il y a moins de pression, ça tire à nouveau. La seule solution est une présence 24h/24", dixit l'autre élu Europe-Ecologie-Les Verts, monsieur le maire de Sevran.

"Je n'avais jamais vu autant de CRS en un an !", dixit un habitant de Sevran, cité plus haut. C'est dire si le déploiement d'uniformes est efficace !

Vous avez compris que les villes gérées par Europe-Ecologie-Les-Verts seront, demain, des villes sous occupation militaire ou policière permanente. Comme c'est drôle !

Éloge de la... Corée du Nord !

Ah, j'oubliais : le maire de Sevran se dit favorable à la dépénalisation du cannabis. Et là, on se dit : "Ben voyons !". Parce que tout le monde sait qu'il n'y a pas de trafics maffieux sur les cigarettes ! Et puis, quand, une fois privés du business du haschich, les gangs se tourneront vers la cocaïne, le crack ou l'héroïne, le maire de Sevran et son compère Daniel Vaillant réclameront la dépénalisation de ces drogues dures. Et avanceront les mêmes raisons !

Autre chose ? C'est tout récent : une jeune fille de 13 ans parvient, in extremis, à arracher son petit frère de cinq ans des mains d'un probable pédo-criminel qui entraînait l'enfant vers un grenier où le psychopathe avait préalablement installé un matelas.

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Et là on se dit : "quel dommage que nos élus aient si peu d'imagination en matière de protection des plus faibles, les enfants !". Parce que, quand je me promène dans Paris et sa banlieue, je vois souvent ce genre d'équipements :

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Des aires de jeu fréquentées par des enfants, et où il n'est pas certain que des adultes soient toujours présents, c'est dire si un psychopathe déterminé et disposant d'un véhicule automobile ne devrait avoir aucun mal à y enlever un enfant, au besoin après avoir assommé un accompagnateur éventuel, adolescent ou adulte ! Et c'est là qu'on se dit qu'il manque quelque chose... là, à l'instar de ce qu'on trouve, par exemple, ici ou là...

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Les quatre photos qui précèdent ont été prises dans un quartier de Paris (Boulevard Suchet et Avenue Raphaël) que je connais bien pour y avoir vécu quelques années et l'avoir sillonné de part en part en qualité de professeur particulier. Des ambassades, en veux-tu, en voilà, sans le moindre vigile apparent (hormis sur le Bld Lannes, l'ambassade de Russie), mais partout, des caméras bien visibles. Ce qui explique que les voyous évitent d'y traîner, contrairement à ce qui se passe bien plus bas, sur les boulevards attenants, tout autour du Parc des Princes, par exemple, un quartier pauvre en caméras - mais riche en escadrons de CRS les jours où le PSG est de sortie ! -, c'est facile à vérifier !

Et c'est là que je me dis que si j'étais maire, au lieu d'aller pleurnicher régulièrement dans les médias parce que des voyous échangeraient des tirs devant une école, j'installerais des caméras sur toutes les aires de jeu et devant (et autour de) tous les établissements scolaires, tout en réclamant par arrêté municipal aux co-propriétés ce qui se fait déjà abondamment dans les pharmacies, toutes désormais équipées de la vidéo-surveillance. Mais il n'y a pas que les pharmacies...

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Ci-dessus et ci-dessous, en vrac, l'entrée d'une modeste habitation dans la région parisienne, les allées d'un centre commercial, un hôtel particulier, des quartiers d'affaires, un collège tout neuf du côté de Nanterre, deux grandes surfaces, une zone industrielle, une caserne de sapeurs-pompiers, etc.

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Ce que j'ai donné à voir, ici, ce sont des édifices privés, et parfois publics (caserne de pompiers, collège) que leurs gérants ou propriétaires ont choisi d'équiper de caméras bien visibles à l'extérieur des bâtiments voire tout au long des allées - s'agissant de centres commerciaux. À titre d'exemple, pour effectuer un braquage dans l'un des centres commerciaux surmontés de caméras, comme sur les deux dernières photos ci-dessus, il faut parcourir des dizaines de mètres à découvert, avec une cagoule sur la tête, ou alors, être transparent ou invisible... Et je ne sache pas que le collège de Nanterre ait fait l'objet de la moindre intrusion de bandes de loubards. Pour preuve qu'à l'incurie, nul(le) n'est tenu(e) !

 

Dernière minute

Cette page venait à peine d'être mise en ligne que la nouvelle tombait d'une collégienne agressée devant son établissement, pour décéder peu de temps après... Et le monde entier de s'indigner... Et voilà la commune de Florensac (Hérault), jusqu'alors inconnue au bataillon (des villes ou quartiers stigmatisés par un fait-divers tragique) entrant dans la rubrique "Bienvenue au club !"

J'imagine que, lorsque le procureur de la République du coin a demandé au principal du collège s'il était possible de disposer d'images de l'incident (vous savez, tous ces téléphones portables équipés de caméras, ou encore ces petits boîtiers qu'on peut voir sur les images affichées plus haut...), le procureur a dû s'entendre dire : "Euh, enfin, vous savez, notre établissement ne dispose pas de système de vidéo-surveillance.". Par voie de conséquence, on ne saura jamais pourquoi personne, parmi la foule présente, ne s'est sérieusement interposé dès le début du tabassage.

Donc, aucune image de l'agression. De même que si des voyous étaient venus à l'entrée du collège racketter des élèves et s'emparer de quelques téléphones portables ou lecteurs numériques, ils seraient repartis tranquillement, "incogniti", sans que les parents d'élèves ne s'en émeuvent ! Big Brother nous surveille un peu trop !, comme dirait l'autre.

Du coup, on a eu comme une impression de déjà vu, de déjà entendu : les déclarations des enseignants, des parents d'élèves ou des responsables politiques, voire les larmes des petits camarades, tombant bien à plat.

Jusqu'à la prochaine agression...

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Voilà qui est venu me rappeler un papier paru dans le journal (France soir) en décembre 2002...

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Petit supplément richement illustré

       
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