Bien entendu, il fallait une rubrique "News" à ce site, surtout avec cette impression d'une accélération de l'histoire, avec, notamment, deux dictatures africaines déboulonnées à quelques semaines d'intervalle. Et voilà que des milliers de Tunisiens "libérés de la dictature" débarquent sur les côtes européennes, à l'instar de ce qui se passa déjà au large de l'Italie après la déconfiture du régime communiste albanais.
Et là, on se dit : "Ben voyons !"
Nous poursuivrons par un petit cocktail de logorrhée trotskyste, tel que distillée sur le site de Lutte Ouvrière :
Devant l'afflux d'immigrants, le gouvernement italien a décrété l'état d'urgence humanitaire et réouvert le centre de premier accueil, CPA, d'une capacité de mille places seulement. Le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, membre du parti la Ligue du Nord, a demandé l'intervention urgente de l'Europe et en a profité pour distiller sa propagande xénophobe, en évoquant la prétendue infiltration parmi les immigrants de « terroristes » échappés des prisons tunisiennes. Le ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, quant à lui, préconisait l'envoi de navires italiens pour patrouiller dans les eaux tunisiennes, faisant référence à ce qui avait été fait contre les immigrants albanais en 1990. Finalement, l'Union européenne disait vouloir faire appel à une mission Frontex, cette force européenne chargée de la surveillance des frontières extérieures à l'Union européenne, flanquée de navires, d'avions et de radars. Voilà donc la seule réponse des pays les plus riches de l'Union européenne à l'arrivée de ces milliers d'immigrants, l'envoi de policiers supplémentaires pour renforcer encore les barbelés déjà existants, et ce alors que ces pays impérialistes sont responsables de la misère qui s'est répandue en Tunisie comme dans tous les pays du continent africain.
Et, bien évidemment, qu'importe, pour nos trotskystes, qu'un bon nombre de ces Tunisiens, si pressés de fuir leur pays fraîchement libéré d'une dictature, soient des criminels évadés de prison, des aventuriers ou des trafiquants qui n'attendaient que la bonne occase pour gagner l'Europe, voire des sbires ou hommes de main de l'ancien régime, craignant d'inévitables représailles de la part de leurs anciennes victimes. Tout le monde sait que, pour une certaine extrême gauche, il n'y a que deux types d'humains sur Terre : les travailleurs exploités et miséreux, d'une part, les impérialistes exploiteurs, d'autre part. Et que nos "miséreux" versent aux passeurs des sommes conséquentes, de l'ordre de mille dollars, soit vingt fois le salaire mensuel d'un ouvrier tunisien, ne semble pas émouvoir nos militants trotskystes.
« Nous les Italiens nous pouvons être heureux. Les Tunisiens qui ont débarqué ne veulent pas venir chez nous, mais chez vous ! », a ironisé mercredi le maire de la ville de Lampedusa, située sur l'île où avaient débarqué 4.000 Tunisiens en quatre jours, ainsi que le rapporte le site de France Soir.
Par parenthèse, le maire de Lampedusa, la communauté la plus méridionnale d'Italie, est affiliée à... la Ligue du Nord !
Et tant pis si, en débarquant comme des hordes barbares dans un territoire qui ne les attendait pas, les Tunisiens - et d'autres - se heurent à l'hostilité des indigènes, suscitent des réflexes d'auto-défense voire du racisme, toutes choses inconnues de bien des militants d'extrême gauche. La réalité, elle, reste tout à fait prosaïque, comme on peut le lire ci-dessous (cf. francesoir.fr), sous la plume d'un Niçois :
Le chant des sirènes. Ils ne connaissent pas Nice, sinon ils ne viendraient pas. Je peux vous dire que ma ville natale est une des villes les plus racistes qui soient. J'ai souvent été déçue de voir des amis avoir cette attitude et sans état d'âme. D'autre part, on sait à Nice que les Italiens font leur beurre avec l'argent du passage. Il y a un passage dans la montagne qui s'appelle le Saut des Français (!) et c'était celui qu'empruntaient les émigrés italiens autrefois parce qu'il n'y avait pas de poste frontière.Mais il semble qu'aujourd'hui ils se présentent à Menton! Ce qu'il faudrait surveiller aussi c'est l'exploitation de ces pauvres diables par certains italiens sans scrupules. A Nice, ils vont se sentir rejetés et vont devenir vulnérables au chant malfaisant des sirènes.
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